Andare avanti o indietro con la proto-arte, la proto-melodia, la proto-musica. Da soli si fa meglio nel rumore dell’informazione assordante, isolati ci si può ancora concentrare, che in questo caso è rabbia, solitudine, ricordi di desolazione. Ecco che la musica di questo ragazzo non appartiene al tempo immediato, ma all’origine del suono, per chi se ne fotte stramaledettamente del senso compiuto e della melodia. Soffrendo. La voce apre, ed è quella che verrà, i suoni svolgono la voce come stando nella stanza di Alvin Lucier ma popolata di fotografie di banlieues con quel senso della musica nuova rock sperimentale francese di essere ancora: tagliare la testa al re. Monaco del suono. Luca Pagani
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Ar Ker immediately evokes the tiny beats the beginning of a Horns live set the Météo festival in Mulhouse in 2019. The quartet led by Sebastien Brun delivered its electronic movements, its ultra-powerful and clearly hypnotic squeaks and scratches. The long ascending phase delivered micro-events and hairy paradoxes, destabilized everybody and ended up winning the ear’s approval without any difficulty. From the ear but also from the body. Seb Brun launched a physical music at high speed. With Ar Ker, the drummer completes this state of mind, complete the reinforced concrete of Parquet’s techno music. Just as brutal, just as fine. Recorded live, solo and in Brittany, the 33 minutes of this album are as much about physical trance as Horns was. The major difference between the two project is the a cappella vocals that open Bob Zarkansyèl. And Seb Brun flirts with an introspective and frighteningly moving shamanism. The voice is tenuous and fragile. It leaves the mind of the listener the necessary amplitude to imagine the deflagrations in the four phases to come. Four phases during which we dig our furrow, our nest (possible translation of Ar Ker in Breton) in the noise and electronics shaped at sight, precise as the devil and divinely explosive. It’s haunting, wandering and it makes you wanna go screamin’ with the seagulls along the dunes of northern Finistère.
fr
Ar Ker évoque d’emblée les battements minuscules, encore à peine perceptibles du début d’un set de Horns à sa création lors du festival Météo à Mulhouse en 2019. Spectateurs sur la circulaire, le projet en quartet livrait ses mouvements électronique, ses grincements et grattements ultra puissants et clairement hypnotiques. La longue phase ascendante, percluses de micro-évènements et de paradoxes velus réglait, déstabilisait et finissait sans aucun mal à remporter l’adhésion de l’oreille. Mais aussi du corps. Sebastien Brun y lançait à vive allure une musique physique. Avec Ar Ker, le batteur prolonge cet état des choses, prolonge aussi le béton armé de techno de Parquet. Tout aussi brutal, tout aussi fin. Enregistré live, en solo et en Bretagne, les 33 minutes de cet album sont elles aussi portées sur la même transe physique que celle de Horns. À cette différence près, majeure pour l’album : le chant a cappella qui ouvre Bob Zarkansyèl. Et Seb Brun de flirter avec un chamanisme introspectif et redoutablement émouvant. La voix, ténue et fragile, est pleine de mini-gwerz très roughs. La voix laisse à l’esprit de celui qui écoute l’amplitude nécessaire pour imaginer les déflagrations dans les quatre phases à venir. Quatre phases durant lesquelles on creuse notre sillon, notre nid (trad possible de Ar Ker en breton) dans le bruitisme et l’électronique façonnés à vue, précis en diable et divinement explosifs. c’est lancinant, c’est baladeur et ça donne envie d’aller gueuler avec les mouettes le long des dunes du Finistère nord.
new noise magazine (usa), may 2020
“’Empty’ contains the right amount of barbarism, surrealism, mechanics, emptiness, and deprivation,”
El enano rabioso (spain) may 2020
Touche-à-tout venu des mathématiques, du rock et des musiques d’écriture contemporaine, Sébastien Brun est batteur, producteur et compositeur. Nombreux, et divers, sont ses projets. Celui-ci, mené en son nom, combine batterie et électronique. Typé, noisy parfois (l’excellent Interlude I, qui débute nerveusement pour ensuite louvoyer dans les cieux au son d’une électronique tumultueuse), il crée des atmosphères singulières. Si Intro est fait de silence, l’intime qui va suivre, sous la forme de ce Bob Zarkansyel (Zanmari Baré) murmuré et dénudé, à la voix sensible, se montre prenant. Un pouls électro discret porte la chanson, évocatrice. Celle-ci trouve son prolongement dans Ker (qui, en langue régionale, signifie endroit fortifié, château fort, citadelle, puis village et au final endroit habité), qui finit par s’intensifier et se faire, presque, tribal, incantatoire même. Il y a du mystique dans ce titre, hanté par la capacité de Sébastien Brun à posséder l’auditoire. Notre homme met un point d’honneur, à l’instar de tout ce qu’il entreprend culturellement, à prendre le contre-pied de ce à quoi on peut logiquement s’attendre. Il greffe à son oeuvre des encarts bruitistes, mesurés ou plus expressifs, qui en accroissent l’étendue. Son disque, de choix, est exigeant. Ne nous en étonnons pas, c’est le cas de la grande majorité des essais avec lesquels, à l’écoute, on vit.
Passé la terminaison alerte du morceau, et l’Interlude I cité plus haut, Koroll frise la tachycardie, instaurant un fracas bien orchestré. On est délibérément, chez Seb brun, dans un autre chose musical. Des motifs “folkloriques”, en boucle, rendent la plage obsédante, en décorent l’orage qui, au fur et à mesure du temps, s’épaissit. Arrive alors Empty, placé lui aussi au mitan de l’emporté et de l’immersif, dont les sons répétés ont des conséquences…psychotropes. En artiste défricheur, Brun prolonge l’errance, module ses fréquences. soudainement? il nous lacère. Soniquement, dans l’effet produit aussi, son Ar Ker synonyme à la fois de repli et d’ouverture est une pièce maîtresse. On y est certes éconduit, perdu dans des recoins stellaires tantôt rêveurs, tantôt plus brutaux. Mais étrangement, on s’y laisse volontiers prendre. On s’y oublie, dans le rempli, avant de s’ouvrir à nouveau, dans le renouveau engendré par l’expérience.
Ainsi passent Interlude II, invisible, puis le terminal Frozen. Enregistré live et sans overdubs, Ar Ker prend les sens une dernière fois sur cette fin réitérée, où la frappe saccadée de la batterie affronte une trame cosmique. Hypnotique, nacré de petits sons malins, Frozen achève donc un album singulier, audacieux et ode à cieux, de caractère, qu’il importe de jouer et rejouer pour au final y sombrer de façon jouissive. Comme l’est la fin, barrée et spatiale, dans une agitation captivante, de ce Ar Ker unique.
A shamanistic electronic ritual, merging acoustic textures and electronics effects with a singular rough style of playing, Seb Brun (aka Ar Ker) has appeared with Jeanne Added, Yasmine Hamdan and Magnetic Ensemble. He is one of the most active musicians on the French noise jazz scene, offering up whole worlds of sound, space and speed, and rhythms that are organic and mechanical all at the same time.
Following on from a chance musical encounter in Jazz Connective Ljubljana, Seb is collaborating again with Irish guitarist/electronic musician Shane Latimer, also joined by Finnish saxophonist Linda Fredriksson. For Jazz Connective Dublin, they create something entirely new. We spoke to Seb about his perspective on what improvisation is, experiences in music from La Réunion and Rajasthan, being connected in multiple ways while making music, and the active participation of the audience in creating musical meaning.
Q. What’s the most important thing to you when making music?
It's quite a hard question. Thinking about it, I've found two ways to answer:
The first one is to say that music for me has to be very close to everyday life, a real part of it, maybe even above it. Like a kind of cloud or eye covering the whole thing. I like when music is always here, without separating a time for music and a time for the rest. So, by extension, the question could be what is the most important thing in life ?
The other answer, maybe more realistic, is to say that the most important thing is to be connected - connected to the other musician, connected to the audience, to you, to the time and the space.
I worked a lot with some traditional musicians from La Réunion Island who play Maloya. When I saw them few years ago, I realised that I was missing something - this connection. A connection to whatever you want, you believe, you feel. This became my most important thing. Not to be polite, not to be brillant, to pleased the audience, to be good at my instrument... But to be connected and to tell your true story.
Q. Can you tell us a bit about your collaboration with Shane Latimer?
We met last spring in Ljubljana (Slovenia) for a Jazz Connective event. We had the opportunity to work as a trio with Irena Tomazin, an incredible Slovenian singer & performer. We had three days to exchange, to try, to play, and I think we started to find something common. I think a lot of us (improvisers & performers) are like researchers, we don't really know what we are looking for, we are just following some footsteps.
Q. How do you see improvisation in music?
I think every musician is improvising. There are so many variables in music before notes, chords & solos - sound, timbres, dynamics, speed, durations, silence... all those parameters are a question of choice. The musician 'improvises' from those variables, what he feels could fit the best for this particular moment in this particular music.
Then the term 'improvised music' has become a stamp for a lot of stuff - maybe for musics that are not easy to formalise on charts, or just not interesting to formalise on charts. But charts are a specific way to translate music, not the only one.
A lot of improvisers have a kind of canvas in mind when playing, with different possibilities, different choices to take.
That is what we are doing. Making choices.
Q. In your ideal gig, what experience would the audience have?
Living between Paris & Lyon, I have some blood from Brittany, where I've spent a lot of time. The traditional style of dance festival there, called a "Fest Noz", brings hundreds of people dancing together. I've found the same kind of thing in La Réunion or India where I studied folk music from Rajasthan.
In the 1990's-2000's the rave parties were like a new place where people could share and resonate together.
In one of my bands, 'Parquet' (kind of rough techno / noise played live), we talk a lot about the social power and role of music. Not really the political thing but the ceremony around the concert and what people can find in this particular moment. It's not a mystic thing I think (but I'm not really sure).
In my last creation, 'Horns', we were working on this kind of active, in-the-moment experience. When you don't understand what you are looking or earring, your brains create answers because it needs it.
When you don't know what you are looking at in a show, you have to act, to be part of the thing, develop an understanding, create ideas, find a story. For this the performers have to be connected, persuasive, and honest, as I was saying in the first question.
When that's happening, everyone being a part of that beautiful unity, that's my ideal gig. It's not at all a question of style of music. And I like when, after the show, people tell you what they went through, and we realise that every story is so different.
Q. What are the most rewarding/challenging things about being a creative improvising musician?
I'm maybe going again into that mystical thing, but this thing about being connected is quite challenging, because at the particular time of day could be too full, or you could be exhausted, angry, hungry, or you think you didn't practice enough... you know what I mean. It's quite challenging to find the consciousness of connection in the moment. And when you touch it it is so rewarding.
Thanks Seb!
Hear Seb Brun perform at Jazz Connective:
With Shane Latimer
Wed 11th Dec, 17:30
Project Arts Centre.
Free launch performance
With Shane Latimer & Linda Fredriksson
Thurs 12th December
Project Arts Centre
Tickets ON SALE NOW
Le travail de Frederick Galiay tient d'une sublimation du bouddhisme par la puissance du son. Lauréat du programme de résidence "Hors les murs" initié par l'Institut Français, le bassiste, fan d'électronique autant que d'électricité, s'est immergé pendant plusieurs mois, et après vingt ans de voyage dans la région, dans les cérémonies millénaires du Bouddhisme Theravāda et divers rituels animistes au Myanmar, au Laos, en Thaïlande et au Cambodge. Il y a composé une suite pour six instrumentistes qui marie sa quête asiatique avec le free jazz et le drone. La Bouddhisme n'est de toute manière pas ce que les Occidentaux en imaginent. J'en veux pour preuve, par exemple, l'intolérance meurtrière à l'égard des musulmans Rohingyas au Myanmar ou le financement du Dalaï Lama par la CIA. Le Theravāda, proche du bouddhisme primitif, échappe peut-être au dévoiement habituel de toutes les religions qui continuent à faire des ravages sur la planète. J'imagine néanmoins que pour s'approcher des intentions de Frederick Galiay il faut diffuser Time Elleipsis - Chamæleo Vulgaris à fort volume. La saturation est son premier pays. Les percussions massives de Sébastien Brun et Franck Vaillant ponctuent les continuum joués par Antoine Viard au saxophone baryton électrifié, Jean-Sébastien Mariage à la guitare électrique, Julien Boudart au synthétiseur analogique et Galiay à la basse électrique. Vers la fin l'orchestre explose comme un faux ensemble avant de trouver une sérénité espérée depuis le début de cet étonnant cérémonial.
→ Frederick Galiay, Time Elleipsis - Chamæleo Vulgaris, CD Ayler Records, 13€ (existe aussi en version numérique), à paraître le 9 février 2020